Pour une famille pleine de ressources

La famille dans toute sa diversité était à l’honneur, le samedi 18 mai dernier à Montréal. Le premier Salon de la famille de la diversité culturelle offrait l’occasion de connaître de nombreuses entreprises et organisations à but non lucratif qui soutiennent les familles racisées du Québec.

« [L’intention derrière était] d'avoir ​du ​plaisir ​et ​de ​nous ​célébrer ​positivement,  de ​célébrer ​nos ​forces, ​de ​voir ​les ​ressources ​qui ​sont ​à ​l'intérieur  ​des ​communautés, ​qu'on ​ne ​puisse ​pas ​seulement ​attendre ​sur ​les ​ressources ​offertes ​par ​le ​gouvernement », a expliqué Myriam Coppry, ​fondatrice ​de ​la ​clinique ​multidisciplinaire ​NunanuQ ​services interculturels.

Plusieurs intervenants et parents ont pu échanger sur leurs réalités et leurs besoins spécifiques en tant que membres de communautés culturelles. Des besoins de toutes sortes et qui requièrent souvent une réponse sensible à leur culture.

« Je ​suis ​déjà ​allée ​prendre ​des ​services ​de ​thérapie, et ​sur les 6 ​spécialistes que j’ai rencontrés, ​seulement un  ​avait ​accepté ​de ​parler ​de ​ma ​spiritualité. ​Les ​autres ​avaient ​carrément ​refusé […] Mais ​moi, ​ma ​spiritualité, ​​ça ​fait ​partie ​de ​mon ​identité […] Si ​je ​ne ​peux ​pas ​parler ​de ​Dieu ​dans ​ma ​façon ​de ​m'exprimer, ​surtout ​quand ​je ​suis ​en ​période ​de ​crise, ​et ​que ​cette ​personne-là ​en ​face ​de ​moi, ​qui ​est ​supposée  ​m'aider, ​ne ​peut ​pas ​accueillir ​ça ​parce ​qu'elle ​ne ​le ​comprend ​pas, ​c'est ​fini,​ on ​ne ​parle ​plus ​le ​même ​langage », a par exemple relaté Patsy Faublas, présidente de Grosame Québec Canada.

Grosame réfère ​les personnes afro-descendantes ​qui ​ont ​des ​enjeux ​de ​santé ​mentale ​à ​des ​spécialistes ​de ​la ​communauté ​noire ​qui ​peuvent ​les ​prendre ​en ​charge. Avec le Centre Psy multiculturel, il fait partie d’un groupe de ressources culturellement compétentes dans le domaine.

« Un ​spécialiste ​de ​ma ​communauté, ​même ​s’il ​ne ​partage ​pas ​les ​mêmes ​croyances ​que ​moi, ​va comprendre […] et ​sera ​capable ​d’​accueillir ​la ​personne que je suis, ​avec ​mes ​mœurs, ​ma ​langue, ​tout ​mon ​bagage ​culturel ​et ​spirituel ​et ​de ​m’​offrir ​des ​soins ​en ​fonction ​de ​ça », a illustré Mme Faublas.

Des plus jeunes au moins jeunes

Le Salon se voulait un lieu d’échanges et d’information pour divers segments de la famille comme les parents immigrants, les proches aidants ou encore les enfants racisés.

Les parents présents pouvaient s’informer sur les services de K.A.Z coaching, qui, entre autres, travaille l’estime de soi, l’intelligence émotionnelle, la gestion des conflits et des émotions au moyen d’ateliers en groupe et de suivis individuels.

Les proches aidants pouvaient en savoir plus sur Athalie entreprise, qui aide les personnes âgées et celles en perte d'autonomie à gérer leurs documents administratifs.

On pouvait aussi découvrir les produits de Nafa outils éducatifs, la start up d’une maman en véritable mission depuis le diagnostic de troubles d’apprentissage de sa fille.

« Lorsque j'ai appris son diagnostic, j'ai fait beaucoup de recherches, je me suis beaucoup renseignée, formée, j'ai lu beaucoup, puis j'ai décidé de partir ma compagnie. Chez Nafa Outils éducatifs, on propose des outils éducatifs pour aider les enfants, notamment ceux qui ont des besoins spécifiques dans leur apprentissage. Et je trouvais aussi que c'était bien que ce soit une maman racisée qui le fasse, parce que c'est vrai que dans le paysage actuel québécois, c'est plutôt des compagnies québécoises qui vendent ce genre de produits, et quand on va sur leur site internet, c'est souvent le même type d'enfants qu'on voit, alors que quand on vient chez Nafa, il y a un peu de tout », a fait valoir la fondatrice, Naminata Diarrassouba.

Camp d’été abordable 

Juste à temps pour la belle saison, Alakazu faisait connaitre son projet de camp d’été abordable, payable sur plusieurs mois. Au départ une plateforme d’échange de jouets et de vêtements usagés, l’entreprise a déjà étendu ses services au ramassage à domicile, à la revente en ligne et à l’exportation, en plus de l’organisation de célébrations familiales clé en main. Toujours en collaboration avec des services existants, pour ​faciliter ​la ​vie ​des ​parents.

« ​ ​On ​sait ​tous, ​il ​y ​a ​l'inflation ​présentement, ​c'est ​très ​dur, ​le ​gaz ​est ​cher, ​la ​nourriture ​est ​chère. ​Et ​moi, ​je ​me suis dit : "mais ​qui pense ​aux ​parents?" J'ai ​pris ​le ​temps ​de ​voir ​sous ​quel ​angle ​je ​pourrais ​approcher ​ça, ​tout ​en ​créant ​des ​connexions. Je n’avais ​pas ​l'ambition ​de ​vouloir ​donner ​tous ​les ​services. ​Donc ​je ​me ​suis ​dit, ​tu ​sais ​quoi, ​la ​meilleure ​façon ​de ​le ​faire, ​c'est ​de ​connecter ​les ​parents ​avec ​les ​organismes », a indiqué Marc-Kirven Germain, d’Alakazu. 

Les organisateurs du salon ont déjà hâte à la prochaine édition qui se tiendrait l’an prochain. Ils espèrent y faire connaître les ressources destinées à d’autres communautés culturelles.

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